Nous continuons la remontée infernale : nous voulons du chaud pour farnienter. Sur la route, des femmes et des hommes secouent des tissus blancs pour signaler la vente de gâteaux; il y a également des vendeurs de fruits, légumes, miel, fromage de chèvres délicieux. Nous nous faisons des petits plaisirs gastronomiques et goutons ainsi aux produits de la région. La région est très agricole; il y a notamment énormément de vignes. Mais ce qui nous a le plus surpris, ce sont les immenses panneaux publicitaires ventant les mérites des OGM et les pesticides en tous genres. L'Amérique du sud a bien suivi le nord dans ce domaine. En Argentine notamment, la course au soja fait une hécatombe: des centaines de petits producteurs sont expropriés (ils sont installés sur les terres parfois depuis plusieurs générations mais n'ont aucun titre de propriétés). La monoculture profitent à une poignée d'agriculteurs surveillant les exploitations par satellites! C'est du délire mais cela leur permet de cibler les zones à traiter: les avions larguent les pesticides contre lesquelles les graines ont été sélectionnées pour résister. Non seulement on mange transgénique mais en plus, on consomme du chimique à gogo et les sols sont pourris par les pesticides! A notre arrivée en Amérique du sud, nous avons été surpris de goûter aux jus de fruit à base de soja. C'est franchement dégoutant et il faut vraiment lire les étiquettes car il y en a partout!

Nous arrivons à "Playa blanca" au sud de La Serena. Un camping s'est approprié la plage et fait payer le stationnement un tarif prohibitif. Nous stationnons dans les collines. La mer est à nos pieds mais nous ne la voyons pas. C'est l'anniversaire de Yan. Nous commençons la journée par la distribution de cadeaux. Il y a un grand ciel bleu et il fait chaud. Les filles réclament une baignade. Des chiliens se sont arrêtés pour discuter un peu et nous ont conseillé une piscine privée non loin de là. Il s'agit d'une propriété avec des maisons individuelles à louer pour le tourisme. La piscine trône au milieu. Nous faisons la surprise aux filles et négocions la journée dans la piscine sans location. C'est un endroit très apaisant, il fait chaud et le bleu intense du ciel nous éblouit. Nous avons quand même le droit d'utiliser une maison et nous en profitons pour faire la cuisine: pour une fois qu'on en a une vraie! Petites tartines avec tomates et chèvre bien frais. On se régale. On passe la journée à lire; les filles jouent dans la piscine ou dans le sable. C'est notre première vraie journée de chaleur depuis plusieurs mois et nous la savourons!

Nous revenons un peu sur nos pas, vers Ovalle, pour une observation du ciel. Nous passons la nuit au milieu de nulle part. L'ambiance change: nous remarquons de vielles pierres; d'anciens murets; une vieille église croulante. Cela peut paraître anodin mais nous sentons en fait les premiers signes d'une histoire ancienne. Les incas et toutes les civilisations qui les ont précédées ne sont plus si loin!

Nous sommes réveillés en plein nuit: la voiture bouge. J'ai l'impression que quelqu'un nous secoue. Je réveille Yan et nous restons quelques secondes en alerte. Le mouvement s'arrête et nous n'entendons rien autour de nous. Nous nous rendormons paisiblement. Le lendemain matin, l'évidence est là: nous avons dû sentir un tremblement de terre. Nous partons pour Ovalle où Yan vérifie sur internet et constate qu'il y a eu cette nuit un terramotto d'une magnitude de 8,3 et dont l'épicentre était à Tacna près de Santiago. Nous mangeons autour d'un marché d'Ovalle devant la télé. Nous avons les premières images du tremblement de terre en boucle au repas. Elles sont crues et nous prenons la mesure du désastre. Nous nous sentons mal. Les filles nous interrogent: « et si nous étions restés à Santiago? ». Nous les rassurons. Le retour à la voiture est plutôt glauque.

L'observation des étoiles ne peut pas se faire car la personne contactée est absente. Nous abandonnons l'idée et continuons notre montée vers le nord. Le Pérou en mars! Nous traversons Coquimba, La Serena, Vallenar et trouvons un bivouac dans un endroit de rêve au milieu du désert. Car le désert est bien installé. Tout est sec désormais. Fini les panneaux publicitaires pour l'agriculture: rien ne pousse ici. Nous aimons ces paysages dénudés. Nous dormons après un coucher de soleil de rêve aux couleurs terre ...

La route, toujours.... Le Chili fait environ 5000 km de long du nord au sud, on peut comprendre pourquoi nous avons tant de mal à atteindre le Pérou! Nous nous arrêtons tout de même au bord de la mer, à Caldera. C'est une petite station balnéaire avec une immense baie dans laquelle se ont déjà installés des familles de chiliens. Nous les rejoignons et passons la journée les pieds dans l'eau. Les filles font des pâtés de sable avec Yan; nous nous baignons malgré les énormes méduses qui nous environnent. C'est au cours de cette après midi que nous prenons la décision de profiter davantage du nord chilien. Nous sommes frustrés de traverser rapidement ces beaux endroits sans nous arrêter davantage pour les découvrir. Et puis, on en a un peu marre de rouler. Nous arrivons dans une région magnifique: l'altiplano chilien et San Pedro de Atacama, référence des routards. Nous avons envie de nous y rendre pour les découvrir.

Nous dormirons cette nuit là au nord de Chanaral, au bord de la mer, les pieds dans le sable. Il fait bon même la nuit et ça change la vie!

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Février 2010 : Vers le Nord Chilien

 
     


Joyeux anniversaire !!

   

L'océan pacific, du soleil, une piscine ..... ca fait du bien
   

On en profite !
   

Scotché devant les infos après El Terramoto
 

Les déserts du nord chilien
 

 


Seuls, du silence, des couleurs ...
   

Concours de pâtés au bord de l'eau
 

 

   
   
     

   
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